Mon deuxième bain de l'été




Après ma remise à l'eau, j'ai donc décidé de me baigner une fois par semaine. Le dimanche suivant, je me suis rendue seule à la plage dans ce but là.


Au niveau du temps, ce n'était pas idéal : plutôt brumeux, un soleil qui se cachait, un petit vent frais. La canicule finistérienne était passée.


Etant seule, bien qu'avec une plage bien remplie, je me suis installée entre deux femmes, seules également, la première plutôt tendance bronzette, la deuxième à lire. Il m'a fallu plusieurs minutes pour trouver le courage d'aller à l'eau. Sur les premiers mètres, l'eau était plutôt chaude. Ensuite, plutôt froide. Je suis donc partie parallèlement à la plage comme si je faisais du longe-côte, croisant d'ailleurs 4 personnes qui faisaient comme moi, elles aussi en maillot. De fil en aiguille, j'ai eu de l'eau jusqu'à la poitrine sans presque m'en rendre compte. Alors j'ai sauté le pas et j'ai nagé.


En quelques brasses, le sentiment de froid était passé, laissant place à un grand calme dans mon esprit : le plaisir d'être dans l'eau, seule, et de pouvoir nager sans autre limite que ma force et mon endurance était fantastique. Je me suis sentie libre, légère, en harmonie avec la mer.


Mais les vieux démons ont la vie dure. J'ai peur de l'eau et, sur la fin de la baignade, j'ai eu peur. Comme toutes les peurs, elles sont ridicules pour autrui. Là, ce n'était pas à cause des vagues, il y en avait aucune. Non, ce fut à cause des algues. C'est ça mon problème avec l'eau quand elle est trouble : on ne voit pas ce qu'il se passe sous la surface et avec mon esprit, j'imagine le pire. Pourtant j'avais pied (ou presque pied) mais les algues ont commencé à me faire flipper. En plus c'était juste au moment où je comptais retourner sur la plage. Non pas que j'en avais marre mais je commençais tout juste à avoir froid. Et là, j'avais cet ennemi qui m'empêchait de rentrer, j'avais beau essayer de les contourner, je les voyais toujours à la surface ou bien je les devinais sous moi, masse un peu plus sombre qui se distingue.


J'ai peur, mais je ne panique pas. Heureusement car, encore une fois, j'étais seule. Non seulement sans accompagnant mais aussi sans personne dans l'eau avec moi, les longe-côtes s'étant depuis bien longtemp éloignés de moi.


J'ai retrouvé la terre ferme avec bonheur et après quelques minutes, il ne me restait que le souvenir du bonheur d'être dans l'eau et avec une seule question : quand est-ce que je vais y retourner.


NB : mon troisième bain aura lieu dans la foulée, pour ne pas rester sur une mauvaise impression. Le soleil aura joué à cache cache avec de gros nuages mais j'en aurais profité au maximum. J'ai bien fait : quelques jours plus tard, une crève me bloquera à l'intérieur pendant deux semaines...